Air

Selon l’étude sur l’évaluation du coût de la dégradation de l’environnement au Maroc réalisée 2014, la dégradation de la qualité de l’air a été estimée à 9,7 milliards de dirhams équivalant à 1,05% du PIB, enregistrant ainsi une augmentation notable par rapport à l’année 2000. C’est pourquoi, les pouvoirs publics ont décidé de faire de la lutte contre la dégradation de la qualité de l’air une priorité de sa politique nationale de protection de l’environnement et de la santé des populations.

Dans ce cadre, le Département de l’Environnement a élaboré en coordination avec tous les acteurs concernés un Programme National de l’Air (PNAir) pour la période 2018-2030 et qui a été validé par le Comité de Suivi et de Surveillance de la Qualité de l’Air en juillet 2017.

Cet important programme qui vise principalement, le renforcement des initiatives déjà lancées pour la prévention et la réduction des émissions atmosphériques émanant de sources fixes et mobiles, est mis en œuvre dans le cadre d’une démarche partenariale, impliquant tous les acteurs clés.

 

Cadastre des émissions atmosphériques

Dans le cadre de ses actions gouvernementales de gestion de l’environnement et plus particulièrement en matière de l’amélioration de la qualité de l’air, le Ministère Délégué chargé de l’Environnement a adopté un programme pour la réalisation des cadastres des émissions atmosphériques dans les grandes villes du Royaume. La disponibilité de ces cadastres décrivant la répartition spatiale et l’évolution temporelle des émissions atmosphériques constitue un outil d’informations primordiales pour caractériser la qualité de l’air, et contribuer à fixer les stratégies de lutte contre la pollution. Ces études comprenant les activités suivantes :
  • Réaliser un inventaire des émissions atmosphériques.
  • Analyser les tendances d’évolution des émissions pour le moyen terme.
  • Evaluer l’impact de ces tendances sur la santé des populations.
  • Elaborer un plan d’action, avec un échéancier d’exécution pour réduire la pollution atmosphérique provenant du transport et de l’activité industrielle.

Cadastre des émissions atmosphériques

Il y a lieu de signaler que ce programme concerne pour l’instant les Régions du Grand Casablanca, Tadla-Azilal, Fès-Boulemane, Gharb Chrarda Bni Hssen et les villes de Safi, El Jadida, Youssoufia, Tanger, Tétouan, Rabat, Salé, Temara, Marrakech, Essaouira, Benslimane, Khouribga et Settat.

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Cadastre des émissions atmosphériques

Polluants concernés

Les polluants atmosphériques sont trop nombreux pour être surveillés en totalité. Certains d’entre eux sont choisis parce qu’ils sont caractéristiques d’un type de source de pollution (industrielle ou automobile) et/ou parce qu’ils ont des effets néfastes sur la santé et/ou l’environnement. Ces espèces sont appelés ‘’indicateurs‘’ de pollution et font l’objet de réglementation.

Les polluants tenus compte dans ces études sont comme suit : dioxyde de soufre (SO2), oxydes d’azote (NOx), oxydes de carbone (CO et CO2), particules en suspension (MPS), méthane (CH4), composés organiques volatiles non méthaniques (COVNM), HF, NH3, benzène (C6H6) et métaux lourds (Pb, Cd).

Surveillance de la qualité de l’air

La surveillance de la qualité de l’air a été entamée en 1997, avec les premières campagnes du genre au Maroc menées par le Ministère Délégué chargé de l’Environnement sur l’agglomération de Rabat, à l’aide d’un laboratoire mobile. Ces campagnes ont permis, d’une part, d’évaluer l’étendue et l’intensité de la pollution dans la ville en comparant les concentrations mesurées aux différentes normes, et d’autre part, de sensibiliser les pouvoirs publics sur la nécessité d’avoir des stations fixes pour la mesure continue de la qualité de l’air. Cette activité est assurée par plusieurs instruments techniques tels que :

A. Réseau de surveillance de la qualité de l’air

Actuellement, le réseau national de surveillance de la qualité de l’air est composé de 29 stations fixes dont l’objectif est de mesurer, prévoir et informer le public, les autorités locales et les décideurs sur la qualité de l’air. La figure ci-dessous montre l’architecture d’un réseau de surveillance de la qualité de l’air. Il est généralement composé de stations équipées d’analyseurs de mesures en continu des polluants dans l’air, de systèmes d’acquisition des données, de modems de transmission de données (lignes téléphoniques) et d’un poste central d’acquisition et de traitement des informations (serveur).

Surveillance de la qualité de l’air

Surveillance de la qualité de l’air

Surveillance de la qualité de l’air

Les stations sont situées soit dans des zones urbaines suffisamment éloignées des sites industriels, soit dans des zones urbaines à proximité du trafic et /ou des zones industrielles, et ce pour rendre compte de l’importance des différentes sources d’émissions. Ces stations sont réparties sur les villes suivantes : Casablanca-Mohammedia (13), Rabat (1), Salé (1), Kénitra (1), El Jadida (2), Safi (1), Tanger (1), Fès (1), Marrakech (3), Agadir (1), Essaouira (1), Khouribga (1), Settat (1) et Benslimane (1).
 
Surveillance de la qualité de l’air

Surveillance de la qualité de l’air

B. Laboratoire mobile de mesure de la qualité de l’air
Cet instrument est utilisé pour :
  • Evaluer la pollution atmosphérique au niveau des villes.
  • Compléter la surveillance effectuée par les stations fixes.
  • Vérifier la représentativité des stations de mesure de la qualité de l’air.
  • Choisir l’implantation des nouvelles stations de mesure.
  • Répondre à des préoccupations locales (impacts des unités industrielles, évaluation de la qualité de l’air..).

Surveillance de la qualité de l’air


Surveillance de la qualité de l’air

C. Modélisation
Les modèles permettent en effet de mieux connaître les interactions entre les émissions polluantes, les conditions météorologiques et les niveaux de pollution mesurés en zone urbaine ou rurale (COPRT 4, ARIA Impact…). Ce sont également des outils incontournables pour :
  • Evaluer l’efficacité des politiques de réduction des émissions polluantes, par secteur d’activité ou par procéder à des prévisions en vue de satisfaire des objectifs exigeante de qualité de l’air.
  • Comprendre les phénomènes de pollution atmosphérique et évaluer à long terme des mesures de réduction des émissions atmosphériques.
  • Réaliser des cartes de concentrations des polluants atmosphériques, basés sur des mesures ponctuelles pour appréhender la qualité de l’air en tout point d’un territoire.
  • Etablir les tendances des bulletins quotidiens permettant d’informer et d’alerter les autorités concernées lors des risques de dépassement de seuils.

Cadre juridique pour la lutte contre la pollution de l’air

Parallèlement à ces efforts, et en vue de pallier aux insuffisances législatives et réglementaires en matière de lutte contre la pollution atmosphérique, les pouvoirs publics ont promulgué un certain nombre de textes législatifs permettant une meilleure protection de l’air. Il s’agit notamment de :

  • La loi n° 13-03 relative à la lutte contre la pollution de l'air.
  • Le décret n° 2-97-377 du 28 janvier 1998 complétant l'arrêté du 24 janvier 1953 sur la police de la circulation et du roulage
  • Le décret n° 2-09-286 du 8 décembre 2009 fixant les normes de qualité de l’air et les modalités de surveillance de l’air.
  • Le décret n°2-09-631 du 6 juillet 2010 fixant les valeurs limites de dégagement d’émissions ou de rejets de polluants dans l’air émanant de sources de pollution fixes et les modalités de leur contrôle.
  • Le décret n° 2-12-172 fixant les prescriptions techniques relatives à l’élimination et aux procédés de la valorisation des déchets par incinération.
  • L’arrêté du Ministre de l’Industrie, du Commerce, de l’Energie et des Mines n° 532-01 du 9 mars 2001 relatif au contrôle des instruments de mesure de l’opacité des gaz d’échappement des moteurs diesel.
  • L’arrêté relatif aux seuils de vigilance, d’information, d’alertes et les mesures d’urgence.

Par ailleurs, des Valeurs Limites d’Emissions de certaines branches industrielles sont en cours d’élaboration notamment les fonderies, les centrales thermiques, les cimenteries, l’industrie des phosphates, la fabrication automobile, les sucreries, les briqueteries et les huileries.

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